FREE PALESTINE
8 janvier 2007

Israël prive de visa les conjoints étrangers de Palestiniens

Oumma.com
Israël prive de visa les conjoints étrangers de Palestiniens
Par Ian Hamel
jeudi 4 janvier 200
http://www.oumma.com/spip.php?article2304
La Suissesse Anita Abdullah a été mise devant le fait accompli par les
Autorités israéliennes : elle devait quitter avant le 1er décembre 2006
la ville de Ramallah, dans les Territoires occupés, où elle habite
depuis 1994 avec son mari Ghassan, avec le risque ne plus pouvoir y
revenir. Elle a décidé de rester. En conséquence, elle ne peut plus voir
le reste de sa famille, trois de ses enfants et quatre petits-enfants
domiciliés à Genève, un autre fils, installé à Londres, et surtout sa
mère, âgée de 92 ans.
Anita, née Grossmann, est originaire de la ville
de Bâle, en Suisse alémanique, mariée depuis 28 ans à un Palestinien.
Ils se sont connus au Liban. Comme des milliers d’autres femmes
étrangères, vivant en Cisjordanie ou à Gaza, cette Suissesse se heurte à
l’Etat d’Israël, qui refuse dorénavant tout visa pour les personnes
soupçonnées d’une résidence permanente dans les Territoires occupés. Sur
le passeport suisse d’Anita Abdullah, le ministère de l’Intérieur
israélien a carrément inscrit : « Dernier visa ».

Avant cela, la situation n’était guère idyllique pour les conjoints
étrangers de Palestiniens. Anita Abdullah devait faire renouveler son
visa touristique tous les 3 à 6 mois, en partant et en revenant « pour
se conformer à la “loi“ israélienne qui est appliquée dans les
Territoires palestiniens occupés », raconte Ghassan Abdullah sur le site
« Right To Enter » (1). « J’ai décidé de rester après l’expiration de
mon visa et de me défendre devant la justice israélienne. Je reçois
chaque jour près d’une dizaine d’appels d’étrangers qui se retrouvent
dans la même situation que moi, alors que la plupart d’entre eux sont
palestiniens de naissance », souligne Anita Abdullah, jointe par
téléphone la semaine dernière à Ramallah. Il ne s’agit pas seulement de
femmes mariées à des Palestiniens, mais aussi d’enseignants, de
chercheurs, de salariés d’ONG, et même d’experts travaillant sur des
projets financés par les pays européens. Sans parler des Palestiniens,
bénéficiant d’autres passeports, notamment jordaniens, et qui se
retrouvent expulsés de leurs propres terres…
« Je suis un expert en informatique, j’ai 64 ans, Anita, 60 ans, est
chercheur à l’institut de santé publique de l’université de Birzeit.
Nous ne menons pas d’activités politiques. Nous ne représentons pas un
danger pour la sécurité d’Israël », s’indigne Ghassan Abdullah, alors
que la neige tombe sur la ville de Ramallah. « J’espère que le froid va
faire tomber la température politique », ajoute-t-il. Ghassan Abdullah
raconte qu’il y a quelques mois déjà leur fille, munie d’un passeport
suisse, qui venait leur rendre visite, « a été retardée pendant six
heures à l’aéroport de Tel-Aviv et a eu droit à un interrogatoire serré
lorsqu’elle a atterri »
La campagne « pour le droit d’entrée dans les territoires occupés estime
à 35 000 le nombre de Palestiniens américains vivant en Cisjordanie,
auxquels s’ajoutent 10 000 Palestiniens possédant d’autres passeports
(suisse, allemand, français, espagnol…).
« Cette situation nous
préoccupe tout particulièrement, d’autant qu’une autre Suissesse
rencontre les mêmes difficultés. Le secrétaire d’Etat Michael Ambühl a
abordé ce problème avec les autorités israéliennes lors de son récent
voyage dans cette région », affirme Lars Knuchel, porte-parole du
Département fédéral (ministère suisse) des Affaires étrangères. La
Suisse, qui possède en plus de son ambassade à Tel-Aviv un bureau de
liaison auprès de l’Autorité palestinienne, a décidé, dans ce dossier
sensible, de faire front commun avec l’Union européenne.
« Pour pouvoir se battre comme moi devant la justice israélienne, il
faut avoir de l’argent. Il faut débourser au moins 2500 dollars pour un
avocat. Nous nous organisons en Cisjordanie. En revanche, il est très
difficile d’avoir des contacts avec Gaza. Pour eux, la situation est
pire, ils ne peuvent ni entrer ni sortir », commente encore Anita Abdullah.

1*) www.RightToEnter.ps.

« I want to keep my wife ! » (Je veux garder ma femme ! ).

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