FREE PALESTINE
25 décembre 2006

Abbas/Olmert : la rencontre

L'agence de presse francophone d'Israël
Abbas/Olmert : la rencontre

2006_6_22_olmertabbas

Par Caroll Azoulay
Dimanche 24 décembre 2006 à 09:12
http://www.guysen.com/articles.php?sid=5377

En acceptant de transférer 100 millions de dollars à l’Autorité
Palestinienne lors de sa rencontre avec Mahmoud Abbas, le Premier
ministre israélien a ouvertement tenté d'affaiblir le Hamas.


Il s’agit du premier véritable sommet israélo-palestinien depuis le 8
février 2005, date à laquelle Ariel Sharon, alors Premier ministre et
Mahmoud Abbas s’étaient rencontrés à Charm el-Cheikh, en Égypte, pour
faire cesser les violences.

L’entretien de deux heures, qui s’est déroulé à la résidence d’Ehoud
Olmert dans une ambiance chaleureuse et conviviale représente "la
première pas vers la restauration d’une confiance mutuelle et d’une
coopération fructueuse" a indiqué le bureau du Premier ministre.


Après 8 mois de négociation et de nombreuses crises, la rencontre
Olmert/Abbas marque en effet une nouvelle étape dans le processus
susceptible de ramener Israël et son voisin palestinien, au dialogue.

Pour prouver sa bonne foi et encourager le président Palestinien à
lutter contre le Hamas, l’état hébreu n’a pas lésiné : une enveloppe de
100 millions de dollars, prélevée sur les fonds provenant des taxes et
droits de douanes collectés par Israël pour le compte de l’Autorité
palestinienne mais gelés depuis l’arrivée au pouvoir en mars dernier du
Hamas, devrait prochainement venir renflouer les caisses, vides, de Abbas.
Cette somme lui sera directement versée afin que le Hamas ne puisse se
servir de cet argent destiné "à des fins humanitaires uniquement".

Selon Saëb Erekat, porte-parole du président Mahmoud Abbas, Israël s’est
en outre engagé à verser 35 millions de shekels à des hôpitaux gérés de
Jérusalem est.

Les fonds ne seront versés qu’après la mise en place de mécanismes
financiers certifiant qu’ils sont utilisés à bon escient, ont précisé
des sources gouvernementales israéliennes.

Placés l’un en face de l’autre, Abbas et Olmert ont dîné sur une table
soigneusement dressée et décorée des emblèmes palestiniens et israéliens.
Quelques minutes auparavant, le Premier ministre était sorti sur le pas
de la porte pour accueillir son invité qu’il a chaleureusement embrassé,
avant de le présenter à son épouse, Madame Aliza Olmert.

Exprimant son inquiétude face à la poursuite des tirs de Kassam en
direction du Sud d’Israël, E.Olmert a cependant accepté de lever
plusieurs barrages en Judée Samarie, et de réexaminer les procédures de
contrôle au point de passage 'Karni', dans le but de faciliter les
livraisons de produits vers Gaza.

Un quota journalier de 400 camions devrait désormais pouvoir transiter
par ce lieu d’échange névralgique, pris régulièrement pour cible par les
terroristes.

Évoquant l’idée d’étendre le cessez-le-feu à l’ensemble de la Judée
Samarie, la délégation palestinienne s’est vue opposer un refus poli par
le Premier ministre.

Ce dernier a en effet rappelé que la trêve, en vigueur depuis le 26
novembre, était constamment violée par le Hamas, et qu’avant toute
extension de l’accord, son application devait tout d’abord être
respectée dans la Bande de Gaza. E.Olmert a par ailleurs précisé que
qu’il serait difficile à Israël de poursuivre sa politique de restreinte
face aux tirs quotidiens de Kassam.

La libération des prisonniers a constitué un autre point sur lequel
E.Olmert s’est montré intransigeant.
Aucun Palestinien ne pourra être relâché avant la remise en liberté du
caporal israélien Gilad Shalit, enlevé le 25 juin dernier a indiqué le
Premier ministre.
Ce dernier a cependant tenu à laisser la porte ouverte aux négociations
avec ses nouveaux "partenaires" en acceptant de créer un comité commun
qui étudierait la question des prisonniers en profondeur.

Toujours dans l’optique affirmée d’Israël de soutenir le président Abbas
face au Hamas, le Premier ministre israélien a accepté que l’Égypte
fournisse des armes aux forces de sécurité du Fatah et autorisé le
déploiement des brigades de la 'Garde Présidentielle' (formée par
'l’armée de libération de la Palestine' et actuellement stationnée en
Jordanie) le long du couloir de Philadelphie et de la Bande de Gaza.


Les deux hommes ont insisté sur "l’importance de l’existence d’un
contact direct et sérieux entre eux" et sont convenus de "se rencontrer
fréquemment". Une intention vue d’un très mauvais œil par le Hamas, qui,
à l’issue de la rencontre Abbas/Olmert, a indiqué que ces pourparlers ne
servaient en rien les intérêts du peuple palestinien.

Fawzi Barhoum, un des porte-parole de l’organisation terroriste dans la
Bande de Gaza a d’ailleurs prévenu : "nous n’espérons rien de cette
rencontre. Ce type de rendez-vous n’a aucun autre but que d’exercer plus
de pression sur les Palestiniens. Les Israéliens présentent toujours de
nouvelles requêtes sécuritaires, et les Palestiniens n’ont rien à gagner
de ce genre de meeting".

Ces déclarations, qui sonnent creux, témoignent néanmoins de
l’inquiétude du Hamas à voir lui échapper un peu de son pouvoir.
L’organisation terroriste, qui règne en partie grâce au soutien social
qu’elle accorde à la population, risque aujourd’hui d’être concurrencée
par un Mahmoud Abbas riche de 100 millions de dollars.
Ce dernier les utilisera t-il à bon escient, ou sera-t-il attiré par le
chant des sirènes, comme le fut avant lui Yasser Arafat ? Quelques mois
de patience suffiront à le savoir.

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