FREE PALESTINE
4 décembre 2006

Israël : un état juif ?

Faux ! C’est un état sioniste

Faux ! Israël n’est pas un état juif, c’est un état sioniste : en Palestine occupée (Israël de 1948 + colonies + territoires occupés) et dans le monde entier, de très nombreux juifs s’opposent à la poitique belliqueuse de l’état sioniste. La notion même "d’état juif" est rejetée d’une part par tous les juifs démocrates opposés aux théocraties, et d’autre part par les juifs orthodoxes qui contestent la légitimité d’un état juif au nom de la Torah.

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Juifs manifestants contre le sionisme
Source : www.nkusa.org

Organisations juives antisionistes
De nombreuses organisations représentatives juives sont antisionistes. Certaines sont laïques, d’autres confessionnelles. Certaines rejettent l’existence même de l’état sioniste, d’autres militent pour un seul état laïc, d’autres encore pour deux états séparés, dans les frontières de 1948, ou de 1967. Voici quelques exemples significatifs de leur diversité :

European Jews for a Just Peace : EJJP , Juifs Européens pour une Paix Juste. Fédération d’associations juives représentatives réunies autour de la "déclaration d’Amsterdam" du 20 septebre 2002 par 18 organisations provenant de neuf pays européens. L’EJJP demande la fin de l’occupation et le retrait des colonies sionistes en territoires occupés, le retour aux frontières de 1967, l’établissement de deux états avec Jérusalem comme capitale, et des sanctions contre les violations par Israël des lois internationales.
Union Juive Française pour la Paix : Association de la loi de 1901, l’Union juive française pour la paix (UJFP) milite depuis 1994 pour une paix juste au Proche-Orient, et pour un dialogue judéo-arabe ici en France. Nous menons de multiples activités pédagogiques, des actions de solidarité et des initiatives de dialogue, sur le plan local comme sur l’ensemble du territoire national.
L’UJFP se démarque des institutions juives de France (notamment le CRIF et le Consistoire israélite) qui s’identifient totalement au gouvernement israélien et à la politique répressive menée par ce dernier à l’encontre des Palestiniens. Ici en France, nous travaillons avec des partenaires, également laïques et progressistes, dans la communauté arabe. D’abord contre toute forme de racisme et d’antisémitisme, ensuite en interpellant ensemble les autorités françaises et européennes pour qu’elles interviennent dans le conflit israélo-palestinien en faveur d’une paix juste. L’UJFP est également membre du Réseau « Juifs européens pour une paix juste » et de la Plate-forme des ONG françaises pour la Palestine. Des délégations de l’UJFP vont chaque année en Israël et dans les territoires palestiniens occupés.
Rencontre Progressiste Juive : édite une lettre d’information reproduite sur leur site web.
Kibush : le but de ce site web israëlien est de fournir information et commentaires alternatifs sur les évènements en cours dans les territoires occupés, en hébreux, anglais, et russe. Le besoin d’une telle information augmente car la dévastation en cours des terres et du peuple palestinien est l’objet de désinformation dans les médias israëliens et états-uniens, où l’on présente les choses comme "une lutte contre la tereur" et "un juste combat pour l’existence d’Israêl et sa sécurité". Les éditeurs représentent un large éventail d’opinions, y compris en ce qui concerne la solution optimale au conflit israëlo-palestinien. Néanmoins, nous sommes unis dans l’idée qu’une solution viable doit se baser sur un retrait inconditionnel de l’occupant israëlien, et sur les principes d’équité, de justice, et de respect mutuel. [1]
True Torah Jews : organisation juive religieuse qui "condamne le sionisme parce qu’il viole les enseignements fondamentaux du judaïsme".
Neturei Karta International - Jews united against zionism : Neturei Karta "s’oppose à l’établissement et soutient toute résistance à l’existence d’un soi-disant "état d’Israël" ! Les vrais juifs sont opposés à la dépossession des terres et des maisons arabes. Selon la Torah, elles doivent leur être rendues. Le monde doit savoir que les sionistes usurpent le nom d’Israêl et qu’ils n’ont pas le droit de parler au nom du peuple juif !". Neturei Karta soutient le droit à la souveraineté palestinienne, et demande "le démantelement pacifique de l’état israëlien".
Yesh Gvul : "Il y a des limites !" est un groupe israélien pour la paix dont l’objectif est de soutenir les soldats qui refusent les missions de répression ou d’agression et dénonce les crimes de guerre commis par Tsahal.
Jewish Peace Fellowship : Fraternité Juive pour la Paix.
Tikkun : "Nous somme une communauté internationale de citoyens de toutes croyances unis pour la justice sociale et la liberté politique ..." [2]

Les quelques exemples donnés ici sont loin de rendre compte de la richesse et de la diversité de l’opposition juive au sionisme. Une recherche complémentaire sur votre moteur de recherche préféré permettra d’en savoir plus, et également de découvrir la propagande haineuse des sionistes contre ces juifs d’opinions diverses qui ne partagent pas leurs convictions bellicistes, et qui le font savoir.


Propagande sioniste : un jeu dangereux avec l’antisémitisme
(D’après un article de Pierre STAMBUL, paru dans "L’école émancipée", cité en source)

En raison des exactions commises par son armée, la politique colonialiste et belliciste de l’état sioniste est de plus en plus difficile à "vendre". La propagande sioniste s’attache donc à susciter une solidarité inconditionnelle avec les politiques israéliennes, y compris bien souvent par la peur et son instrumentalisation. Toute forme de doute ou de critique est fortement stigmatisée, voire interdite. Tout juif qui ne se situe pas dans cette optique de soutien inconditionnel est stigmatisé comme "mauvais juif" et il est présenté comme "non représentatif de la communauté". Cette confusion volontairement entretenue entre juif et sioniste, terriblement dangereuse, a pour but de pouvoir automatiquement taxer d’antisémitisme quiconque ose critiquer la politique israélienne. On en arrive au point où un fils de déporté qui fait une critique radicale du sionisme peut se voir traiter de "juif antisémite" par les plus fous [3] !!!

Cette absurdité repose sur une réécriture de l’histoire : dans cette vision névrotique qui est malheureusement celle qu’on enseigne dans les écoles israéliennes, Israël est "l’état de tous les juifs", et le monde est partagé en deux : Israël et ses alliés face au reste du monde, où tous seraient antisémites ! Et les palestiniens, les iraniens, les syriens, les libanais, les vénézueliens, les français ... auraient pris la suite des nazis dans la persécution des juifs !

Pourtant, quand les institutions juives se transforment en outil de propagande pour des politiques bellicistes et colonialistes, il est logique qu’elles provoquent des réactions de colère. Y compris et surtout chez les juifs ! Est-ce de la "judéophobie" ? Quand M. Rajsfus rappelle que le CRIF est l’héritier de l’UGIF (qui sous Pétain a collaboré en allant jusqu’à livrer ses listings), on ne peut pas le traiter d’antisémite. Mais si des médias relatent la réalité de ce que vivent les territoires palestiniens, ils sont taxés de "judéophobes", voire parfois d’antisémites par la propagande sioniste.

Quand on examine l’histoire de l’antisémitisme, que constate-t-on ? Au début, il y a eu un antijudaïsme virulent et meurtrier, surtout en pays chrétien, qui était essentiellement religieux. Cet antijudaïsme a été moins virulent dans les pays musulmans où les religions minoritaires ont eu un "statut" qui les protégeait quelque peu. L’antisémitisme moderne naît avec la sortie du ghetto. Il ne s’adresse pas au "juif visible" qui est "en dehors du monde" mais au Juif intégré dans sa nouvelle "patrie" (la diaspora), qui partage la culture, le mode de vie et les valeurs de tous, mais qui est "impur" parce que "cosmopolite", "multiculturel", etc. Quand on lit les délires antisémites de Céline, de Drieu la Rochelle ou de Barrès et leurs continuateurs, l’image insupportable pour eux du juif, c’est davantage ce qu’ont été Marx, Freud, Rosa Luxembourg ou Einstein que l’image du tankiste israélien qui ne dérange pas le moins du monde leur vision fasciste d’un "ordre pur".

Bref, parler d’antisémitisme ou de judéophobie parce que quelques beurs excités ont lancé des pierres contre une synagogue est purement propagandiste. Il y a beaucoup trop de racistes en France. Les premières victimes sont les maghrébins, les africains, les tsiganes. Il y a hélas une tradition antisémite en France, toujours virulente dans l’extrême droite. On peut même considérer que l’antisémitisme est un élément fondamental et fondateur du fascisme. Mais si l’État d’Israël focalise tant de critiques, ce n’est pas parce que ses citoyens sont juifs. C’est parce qu’il viole quotidiennement les droits élémentaires d’autres peuples, et la légalité internationale, à un point tel qu’on a du mal à comprendre pourquoi la "communauté internationale" laisse faire.

L’agence juive, relayée par plusieurs journaux et par le CRIF, décrit la France comme un "pays dangereux pour les juifs". Pourquoi cette campagne de désinformation ? Il y a en France 600 000 juifs (probablement plus mais les juifs laïques ou athées sont difficiles à recenser). Depuis des années, le chiffre de ceux qui émigrent vers Israël est stable : un millier par an (et certains d’entre eux qui ont gardé la double nationalité reviennent). Le but évident est de faire augmenter très sensiblement ce chiffre. Un pactole est proposé aux candidats à l’immigration (On notera au passage que la somme proposée aux juifs argentins est sensiblement supérieure). Les dirigeants israéliens ne s’en cachent pas : moins de 40 % des juifs du monde entier vivent en Israël, ils veulent que ce chiffre dépasse rapidement les 50 %, voire plus. Avec un programme pareil, on comprend pourquoi la paix n’est pas à l’ordre du jour. Pour installer autant de monde, il faut coloniser de nouveaux territoires.

Il est temps d’affirmer avec force que le sionisme est une idéologie nationaliste dangereuse et que les juifs, comme les autres peuples, peuvent déraper massivement dans un nationalisme qui exclut l’autre. Il est temps de dire que l’antisémitisme est un crime trop grave et qu’il est insupportable de voir ce crime récupéré à des fins de propagande qui n’ont rien à voir avec la lutte antiraciste, et qui en sont même à l’opposé.

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Juifs brûlant un drapeau israëlien
Source : www.whatreallyhappened.com

Sources :

Sites cités dans le texte.
Ne jouez pas avec l’antisémitisme, un article de Pierre STAMBUL publié par Alternative Libertaire.
Notes
[1] The aim of this website is to provide information and alternative commentary on the ongoing developments in the Occupied Territories - the West Bank and the Gaza Strip - in Hebrew, English and Russian. The need for such information arises since the ongoing devastation of the Palestinian land and people in the Occupied Territories is misrepresented in the Israeli and US media as "fight against terror" and a "just struggle for Israel’s very existence and security". The Editors represent a range of opinions as to the optimal solution for the Israeli-Palestinian conflict. However, we are united in the belief that a viable solution must be based on the unconditional end to the Israeli military occupation, and on principles of equality, justice and mutual respect.

[2] We are an international community of people of many faiths calling for social justice and political freedom in the context of new structures of work, caring communities, and democratic social and economic arrangements. We seek to influence public discourse in order to inspire compassion, generosity, non-violence and recognition of the spiritual dimensions of life.

[3] Voir article de Pierre STAMBUL cité en source

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