FREE PALESTINE
9 janvier 2025

!!Génocide à Gaza: J 461!! Les larmes de nos enfants...

 

De la Palestine au Soudan, les guerres impérialistes détruisent la vie d'enfants innocents, marquant ceux qui survivent de blessures physiques et psychologiques indélébiles

 

 

Une étude publiée en décembre m'a fait pleurer. Intitulée “Needs Study: Impact of War in Gaza on Children with Vulnerabilities and Families”, elle a été réalisée par le Community Training Centre for Crisis Management (CTCCM) à Gaza. Rédigé dans un style clinique, rien dans le langage utilisé n'aurait dû me toucher comme ce fut le cas. Mais les conclusions de l'étude sont choquantes. Voici quelques faits concrets:

 

  1. 79% des enfants de Gaza font des cauchemars

  2. 87% d'entre eux ont très peur

  3. 38% souffrent d’énurésie (pipi au lit)

  4. 49% des soignants ont déclaré que leurs enfants croient qu'ils vont mourir pendant la guerre

  5. 96% des enfants de Gaza ont le sentiment que leur mort est imminente

 

En d'autres termes, chaque enfant de Gaza croit qu'il va mourir.

 

Cette lettre d'information, la première de l'année 2025, aurait pu se terminer après ces derniers mots. Que dire de plus? Mais justement, on peut en dire davantage.

 

En mars 2024, le Comité des droits de l'enfant des Nations-unies a publié une déclaration sévère sur la guerre au Soudan entre les forces armées soudanaises et les forces paramilitaires de soutien rapide, toutes deux soutenues par une série de puissances étrangères. Cette déclaration s'appuie sur des faits incontestables:

 

. 24 millions d'enfants au Soudan, soit près de la moitié des 50 millions d'habitants du pays, risquent une “catastrophe générationnelle”

  1. 19 millions d'enfants ne sont pas scolarisés

  2. 4 millions d'enfants sont déplacés

  3. 3,7 millions d'enfants souffrent de malnutrition aiguë

 

Le premier point fait référence à l'ensemble des enfants du Soudan, qui risquent tous une “catastrophe générationnelle”. Ce concept, employé pour la première fois par les Nations-unies pour décrire les traumatismes et les revers subis par les enfants en raison des confinements au Covid-19, signifie que les enfants du Soudan ne se remettront pas de l'épreuve que la guerre leur a infligée. Il faudra des générations avant que le pays ne retrouve un semblant de normalité.

 

Une étude scientifique de 2017 a montré que les traumatismes profonds de l'enfance peuvent marquer une personne à la fois physiquement et psychologiquement. Les traumatismes déroutent le système nerveux en formation des enfants, les rendant particulièrement réactifs et anxieux, même des dizaines d'années plus tard. Ce processus, écrivent les auteurs, génère un mécanisme appelé “renforcement de la gestion de la menace”.

 

Il n'est donc pas étonnant que les études sur les enfants ayant vécu des guerres antérieures montrent qu'ils souffrent de manière disproportionnée de problèmes médicaux, notamment de troubles cardiaques et de cancers.

 

En mars 2022, cinq médecins d'Afghanistan, d'Inde, d'Irlande et du Sri Lanka ont écrit une lettre poignante à The Lancet dans laquelle ils ont rappelé au monde la situation critique des enfants d'Afghanistan. En 2019, chaque enfant afghan est et a grandi pendant la guerre. Aucun d'entre eux n'a connu la paix. Les auteurs ont noté que “les études sur les interventions thérapeutiques chez les enfants et les adolescents afghans sont rares, et ses impacts ne sont pas fiables”.

 

Les auteurs ont donc proposé un plan de soins de santé complets pour les enfants afghans, qui s'appuie sur les soins de télé-médecine et sur des professionnels non médicaux. Dans un autre monde, ce plan aurait pu être défendu. Une partie des fonds qui ont enrichi les marchands d'armes pendant cette guerre aurait pu être consacrée à la réalisation de ce projet. Mais notre monde ne va pas dans ce sens.

 

Les rapports sur les marchands d'armes sont significatives. Selon une fiche d'information de décembre 2024 de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), les 100 plus grandes entreprises mondiales de production d'armes et de prestations militaires ont augmenté leurs revenus combinés de 4,2 % en 2023, atteignant le montant faramineux de 632 milliards de dollars. Cinq entreprises basées aux États-Unis représentent près d'un tiers de ces revenus. Ces 100 entreprises ont augmenté leurs revenus totaux de 19 % entre 2015 et 2023.

 

Bien que les chiffres complets pour 2024 ne soient pas encore disponibles, les déclarations trimestrielles des principaux fabricants d'armes mortifères indiquent que leurs revenus ont encore augmenté. Des milliards pour les faiseurs de guerre, mais rien pour les enfants qui naissent en zone de conflit.

 

En 2014, les bombardements d'’Israël’ sur Gaza ont entraîné la mort d'enfants innocents. Deux incidents survenus en juillet ont particulièrement choqué. Tout d'abord, ‘Israël’ a tiré un missile qui a touché le Fun Time Beach Café (Waqt al-Marah) à Khan Younis à 23h30 le 9 juillet. Dans ce local de fortune situé à une trentaine de mètres de la mer Méditerranée, plusieurs personnes s'étaient rassemblées pour regarder la demi-finale de la Coupe du monde de la FIFA 2014 entre l'Argentine et les Pays-Bas. Tous étaient de grands amateurs de foot.

 

Le missile israélien a tué neuf jeunes: Musa Astal (16 ans), Suleiman Astal (16 ans), Ahmed Astal (18 ans), Mohammed Fawana (18 ans), Hamid Sawalli (20 ans), Mohammed Ganan (24 ans), Ibrahim Ganan (25 ans) et Ibrahim Sawalli (28 ans). Ils n'ont jamais pu assister à la victoire de l'Argentine aux tirs au but, ni à la victoire de l'Allemagne dans un match tendu quelques jours plus tard.

 

Pendant ce temps, les bombardements d'’Israël’ se poursuivaient sans relâche. Trois jours plus tard, le 16 juillet, plusieurs garçons jouaient au football - comme s'ils rejouaient la Coupe du monde sur la plage de Gaza - lorsqu'un navire de la marine israélienne a tiré d'abord sur une jetée puis, alors que les garçons fuyaient l'explosion, sur les garçons. ‘Israël’ a tué quatre d'entre eux - Ismail Mahmud Bakr (9 ans), Zakariya Ahed Bakr (10 ans), Ahed Atef Bakr (10 ans) et Mohammad Ramez Bakr (11 ans) - et en a blessé d'autres.

 

Le pilonnage israélien de 2014 sur Gaza a tué au moins 150 enfants au total. Lorsque le groupe de défense des droits de l'homme B'Tselem a produit un spot pour diffuser les noms des enfants à la télévision israélienne, l'Autorité israélienne de radiodiffusion l'a interdit.

 

Le poète britannique Michael Rosen a réagi aux meurtres et à l'interdiction en écrivant le magnifique poème “Don't Mention the Children”.

 

Ne parlez pas des enfants.
Ne citez pas les noms des enfants morts.
Personne ne doit connaître le nom
des enfants morts.
Il faut cacher les noms des enfants.
Les enfants sont anonymes.
Les enfants doivent quitter ce monde
sans être nommés.
Personne ne doit connaître le nom des
des enfants morts.
Personne ne doit prononcer le nom des
des enfants morts.
Personne ne doit même penser que les enfants
portent un nom.
Il faut comprendre qu'il est dangereux
de connaître le nom des enfants.
Il faut protéger les gens afin qu'ils ne sachent pas
comment s'appellent les enfants.
Ces noms d’enfants pourraient se répandre
comme une traînée de poudre.
Les gens ne seraient pas en sécurité s'ils connaissaient
les noms des enfants.
Ne citez pas le nom des enfants morts.
Ne vous souvenez pas des enfants morts.
Ne pensez pas aux enfants morts.
Ne dites même pas: ‘enfants morts’.”

 

Oui, les enfants portent un nom. Nous continuerons d'appeler tous ceux dont nous nous souvenons par leur nom. Nous ne les oublierons pas. En septembre 2024, le ministère de la Santé palestinien a publié une liste actualisée des noms des Palestiniens tués dans le génocide américano-israélien d'octobre 2023 à août 2024. Sur cette liste figurent 710 nouveau-nés dont l'âge est indiqué comme nul. Beaucoup venaient tout juste d'être prénommés.

 

Bien que la liste soit trop longue pour être reproduite ici, l'histoire d'Ayssel et d'Asser Al-Qumsan est emblématique. Le 13 août 2024, Mohammed Abu Al-Qumsan a quitté son appartement de Deir al-Balah, dans la “zone sûre” du centre de Gaza, pour déclarer la naissance de ses jumeaux, Ayssel et Asser. Il a laissé les jumeaux avec leur mère, le Dr Jumana Arfa (29 ans), qui les avait mis au monde trois jours plus tôt à l'hôpital Al-Awda de Nuseirat. Le Dr Jumann Arfa était une pharmacienne formée à l'université Al-Azhar de Gaza. Quelques jours avant de donner naissance à ses enfants, elle a publié sur Facebook un message dénonçant les attaques d'’Israël’ contre les enfants, citant une interview du Dr Mark Perlmutter, chirurgien américain juif, dans le cadre d'une émission de la chaîne CBS News intitulée Children of Gaza.

 

Lorsque Mohammed est revenu après avoir fait enregistrer les jumeaux, il a découvert que leur maison avait été bombardée et que sa femme, ses nouveau-nés et sa belle-mère avaient tous été tués dans le raid israélien.

 

Ayssel Al-Qumsan.
Asser Al-Qumsan.

 

Il faut nommer les enfants morts.


 

Vijay Prasad -

02.01.25

Source: substack.com

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