FREE PALESTINE
4 janvier 2025

!!Génocide à Gaza: J 456!! La solitude de Gaza...

 

 

«Seul comme Gaza», commentaire qu’a inspiré à des dizaines d’internautes la dernière image que nous avons du docteur Hussam Abu Safieh, directeur de l’hôpital Kamel Adwane, au nord de Gaza


 

Le docteur Hussam Abu Safieh a été arrêté, il y a quelques jours, en même temps que des derniers membres du personnel médical et des patients, par l’armée d’occupation israélienne.

 

Le docteur Hussam Abu Safieh a étudié la médecine au Kazakhstan mais a préféré rentrer à Gaza en 1996 pour être près de son peuple et soigner les malades et les nombreux blessés qui ont fait appel à ses soins durant les nombreuses guerres subies par la population de Gaza durant ces trois dernières décennies.

 

Le docteur Hussam Abu Safieh, son épouse du Kazakhstan, et leurs enfants nés à Gaza ont la nationalité russe et auraient pu comme de nombreux étrangers quitter Gaza durant les premiers de la guerre mais ils ne l’ont pas fait.Un héroïsme modeste et silencieux qui aurait pu inspirer de belles pages à Tolstoï.

 

L’hôpital, qui porte le nom du dirigeant de l’OLP Kamel Adwane assassiné par un commando israélien le 10 avril 1973, à Beyrouth, en même temps que deux autres dirigeants, Kamel Nasser et Abu Yussef Al-Najjar, a été visé à plusieurs reprises par l’armée d’occupation durant la guerre génocidaire qu’elle mène depuis 15 mois à Gaza.

 

Cette fois-ci, l’armée d’occupation a brûlé l’hôpital après l’avoir vidé de ses occupants transférés vers un lieu inconnu. Le quotidien Haaretz israélien estime, à juste titre, que la destruction de l’hôpital Kamel Adwane prélude à une expulsion massive des derniers Palestiniens qui refusent encore à ce jour de quitter le nord de Gaza.

 

La destruction des hôpitaux s’inscrit dans le cadre d’une stratégie politico-militaire qui consiste à supprimer tous les facteurs rendant possible la vie dans la bande de Gaza: abri, sécurité, alimentation, soins de santé, éducation, etc. Le dilemme imposé aux Palestiniens par la puissance occupante est simple: partir ou mourir.

 

Mais si l’image du docteur Hussam Abu Safieh, seul face aux chars de l’occupant, a suscité un tel élan d’émotion et de sympathie sur les réseaux sociaux, c’est parce qu’elle symbolise à elle seule toute la solitude de Gaza face à un génocide qui est de plus en plus reconnu comme tel par toutes les organisations humanitaires internationales.

 

La souffrance de la population de Gaza dans la solitude est une offense à l’humanité qui illustre la gravité de la déchéance morale des puissances internationales qui ont la capacité d’arrêter le carnage – sans mettre en danger la sécurité de l’Etat d’’Israël’, faut-il le rappeler – mais ne le font pas.

 

Mais au-delà de l’aspect moral qui mérite une réflexion approfondie sur le discours tenu par l’Occident sur les droits humains, la ‘solitude de Gaza’ pose des questions politiques fondamentales.

 

La ‘solitude de Gaza’ illustre d’une manière effroyable qui fait froid dans le dos que la justice sans la force n’est rien dans le monde dans lequel nous vivons. Si ‘Israël’ se permet ce qu’il fait à Gaza c’est parce qu’il est sûr de sa force et de la toute-puissance de son protecteur américain.

 

Si l’Iran ne s’est pas engagé directement dans la guerre malgré sa rhétorique antisioniste et anti-impérialiste, et a préféré agir par l’intermédiaire de ses vecteurs dans la région, c’est parce qu’il sait que toute atteinte véritable à la sécurité d’’Israël’ lui ouvrira les portes de l’enfer.

 

Si le Hezbollah s’en est tenu durant une année complète à ce qu’il a appelé «les règles d’engagement» qui dérangeaient certes ‘Israël’ mais ne le menaçaient en aucune façon, c’est aussi pour la même raison.

 

Et si après l’attaque aux bipers, l’escalade entre le Hezbollah et ‘Israël’ a fait croire à une guerre totale entre les deux parties, les coups reçus par le Hezbollah l’ont vite poussé à un cessez-le-feu séparé qui n’a fait qu’accentuer la ‘solitude de Gaza’.

 

Les autres acteurs régionaux (Turquie, pays arabes) n’ont rien fait pour atténuer la ‘solitude de Gaza’. Mis à part la Turquie et l’Egypte dont la doctrine de sécurité nationale et les calculs stratégiques empêchent d’aller au-delà d’une certaine ligne rouge tracée par la superpuissance américaine, les autres Etats de la région n’ont même la capacité de défendre leur propre intégrité territoriale sans le parapluie américain.

 

Mais la ‘solitude de Gaza’ pose aussi une autre question lancinante que ni les médias ni les chercheurs n’osent mettre sur la table: pourquoi ‘Israël’ est-il au-dessus de tout soupçon? Pourquoi ‘Israël’ bénéficie-t-il de cette impunité révoltante?

 

Tout le monde sait que si un autre Etat avait accompli le quart de ce qui est commis aujourd’hui à Gaza, il serait mis au ban des nations, à coups de sanctions internationales et peut-être même provoquerait-il une intervention internationale en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations-Unies. ‘Israël’ serait-il au-dessus de la loi internationale?

 

Si la réponse à cette question semble évidente, reste alors la question qui dérange les consciences qui croient trouver dans un sentiment de culpabilité frelaté un mobile commode à leur lâcheté: pourquoi? Une question essentielle dont la réponse conditionne la liberté non seulement du peuple palestinien mais de toutes les nations du monde.

 

Enfin la ‘solitude de Gaza’ devrait interpeler gravement les opinions publiques des pays dits démocratiques. Gaza est seule mais paradoxalement de larges secteurs de la jeunesse mondiale, y compris aux Etats-Unis et en Europe, n’ont pas cessé de manifester leur opposition à la guerre génocidaire que mène l’armée d’occupation israélienne contre le peuple palestinien.

 

Une simple comparaison entre ce qui se dit dans les médias mainstream européens et ce qu’on peut voir sur les réseaux sociaux nous montre un décalage ahurissant entre la doxa officielle et la vox populi. Un décalage qui en dit long sur la véritable dictature de la pensée dont les tenants ne cessent de clamer leur attachement à la démocratie et aux droits humains.

 

Des slogans qui apparaissent chaque jour pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des slogans idéologiques creux mais qui s’avèrent des armes de destruction massive dans les contrées «barbares» où le devoir d’ingérence démocratique est invoqué. Surtout là où continuent d’exister des Etats qui ont le malheur de s’accrocher à leur souveraineté et à leur droit au développement, loin des diktats de l’Empire et du Marché.


 

Mohamed Tahar Bensaada -

30.12.24

Source: oumma.com

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