FREE PALESTINE
8 décembre 2024

!!Génocide à Gaza: J 429!! 'Amnesty' n'a jamais été très en pointe dans le soutien aux Palestiniens

 

 

Mieux vaut tard que jamais… Amnesty se réveille (enfin!)


 

«Un génocide est en cours à Gaza.»

C’est la conclusion du nouveau rapport d’Amnesty International intitulé “«On a l’impression d’être des sous-humains». Le génocide des Palestiniens commis par ‘Israël’ à Gaza”.

Dans le cadre de ses opérations militaires, qui ont commencé après les attaques menées par le Hamas le 7 octobre 2023, ‘Israël’ a infligé des préjudices irréparables aux Palestiniens de Gaza. Parmi ces mesures figurent les bombardements incessants et indiscriminés qui ont tué et blessé des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux enfants.

Ces bombardements ont causé une destruction sans précédent, le déplacement forcé de 90% de la population et la privation et la restriction de l’accès à des services essentiels et à des biens et une aide humanitaire vitaux. Cela a entraîné l’effondrement des systèmes de gestion de l’eau, d’assainissement, de production alimentaire et de santé à Gaza.

«’Israël’ a imposé un blocus total à Gaza. Vous n’aurez ni électricité, ni eau. Que la destruction. Vous voulez l’enfer, vous aurez l’enfer» a dit Ghassan Alian, directeur de la COGAT (Coordination des activités gouvernementales dans les territoires, une unité du ministère israélien de la Défense).

Afin d’établir, en tant que telle, l’intention spécifique d’’Israël’ de détruire physiquement la population palestinienne à Gaza, Amnesty International a étudié les déclarations déshumanisantes et génocidaires des responsables gouvernementaux et militaires israéliens, en particulier aux plus hauts niveaux, et pris en compte le contexte du système d’apartheid imposé par ‘Israël’, de son blocus inhumain de la bande de Gaza et de son occupation militaire illégale du territoire palestinien depuis 57 ans.

La Belgique, étant partie à la Convention contre le génocide de 1948, a la responsabilité de faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir le génocide.

Agissez maintenant et signez la pétition pour demander à la Belgique de tout faire pour mettre un terme au génocide des Palestiniens et Palestiniennes à Gaza par ‘Israël’ :

https://www.amnesty.be/veux-agir/agir-ligne/petitions/stop-genocide

 

Notre réponse MCP


 

Dire que les opérations militaires israéliennes à Gaza sont le début d’un génocide est une confusion totale, et une lecture profondément sioniste du conflit. Ce n’est pas le 7 octobre 2023 que le génocide des Palestiniens a commencé. Ce processus de destruction systématique dure depuis plus de 100 ans, bien avant même que le Hamas n'existe. Ce qui se passe à Gaza aujourd'hui n’est que la continuité d’une politique de colonisation et d’épuration ethnique qui remonte à la Déclaration Balfour de 1917.

 

La colonisation israélienne n’a pas commencé après le 7 octobre 2023, elle a commencé bien avant, dès les années 1920 et 1930, quand les premiers colons juifs ont envahi des terres palestiniennes, soutenus par l’impérialisme britannique. La Déclaration Balfour a signé l'accord de la "présence nationale juive" en Palestine, marquant le début de l’occupation coloniale de ce territoire. Une occupation qui avait pour objectif non pas de créer un "État juif", mais de déposséder les Palestiniens de leur terre, de les effacer culturellement et politiquement. Ce projet de colonisation n’a cessé de s’intensifier, soutenu par l'impérialisme occidental, particulièrement à travers le soutien de la Grande-Bretagne et plus tard des États-Unis, qui ont facilité l'installation de la colonie israélienne.

 

La Nakba de 1948, cette "catastrophe", a été un tournant majeur, mais elle ne marque pas la fin de l’oppression. Bien avant 1948, les Palestiniens ont commencé à subir les ravages du projet sioniste, par la confiscation des terres, les massacres, et la déportation. C’est cette Nakba qui a déplacé plus de 750.000 Palestiniens, mais elle n’a été qu’un chapitre d’une stratégie continue de dépopulation et de colonisation des terres palestiniennes. Depuis lors, les Palestiniens ont été privés de leur droit à la terre, à la souveraineté, et à l’autodétermination.

 

Les opérations militaires israéliennes à Gaza ne sont donc pas un "conflit" mais un massacre systématique. Ce processus d’épuration ethnique, cette continuité de la Nakba, est toujours en cours. Les bombardements, la destruction des infrastructures vitales, le blocus asphyxiant de Gaza, les crimes de guerre et les massacres de civils ne sont pas de simples "accidents". Ils font partie d’une politique délibérée visant à exterminer la résistance palestinienne et à effacer toute trace de leur présence historique. Gaza, aujourd’hui, n’est qu’un laboratoire pour le génocide en cours. Chaque raid, chaque attaque israélienne à Gaza est une continuation d’une guerre coloniale menée sur plusieurs fronts: un front militaire, mais aussi un front culturel, social, économique, académique, et même sportif.

 

Le front militaire est évidemment celui qui attire l’attention mondiale à travers les bombardements, les incursions et les massacres. Mais ce n’est pas tout. Le front culturel est tout aussi important. L’effacement de la culture palestinienne, de son histoire, de ses traditions, est une composante essentielle de ce génocide. La colonisation israélienne œuvre à éradiquer la mémoire collective palestinienne, à supprimer les traces de leur présence sur leurs terres, et à remplacer la culture et les symboles palestiniens par des références à un ‘Israël’ construit sur des terres volées. Cela se fait par l'éradication des villages palestiniens, la renonciation aux lieux de culte, et l’appropriation des patrimoines culturels, en particulier à Jérusalem.

 

Le front social, quant à lui, est aussi une forme de violence invisible, qui se manifeste par les conditions de vie dégradées, l’absence d’infrastructures de base, et la suppression des services publics à Gaza. Les Palestiniens vivent dans un état de survie permanente, accablés par la pauvreté, la faim, l'absence d'accès à l'éducation, et des conditions sanitaires désastreuses. Les bombardements répétés n'ont fait qu’aggraver ces conditions de vie, tuant des milliers de civils et perturbant toute forme de développement.

 

Le front économique est également clé. Gaza est un territoire sous blocus total, où le contrôle israélien des frontières empêche l’importation de biens de première nécessité et bloque toute forme de développement économique. Le blocus a un impact dévastateur sur l’économie locale, réduisant Gaza à une économie de survie et empêchant ses habitants de mener une vie décente. Le but est clair: rendre Gaza invivable et forcer la population à fuir ou à mourir dans une impasse économique totale.

 

Il existe aussi un front académique où l’accès à l’éducation, tant à Gaza que dans la diaspora palestinienne, est constamment attaqué. L’occupation israélienne détruit des écoles et des universités, empêchant les jeunes Palestiniens de recevoir une instruction et une éducation, et ainsi de lutter contre l’oppression. En réduisant les possibilités d’étudier, ‘Israël’ cherche à affaiblir la capacité des Palestiniens à se réorganiser et à revendiquer leurs droits.

 

Enfin, même le sport est utilisé comme un outil de contrôle. Quand il ne les estropie ou ne les tues pas, ‘Israël’ empêche les athlètes palestiniens de participer à des compétitions internationales, les privant d’un droit fondamental. Cela fait partie d’une stratégie plus large visant à exclure les Palestiniens de la scène mondiale et à les isoler.

 

Dire que la Belgique ou l’Europe doivent intervenir pour "arrêter ce génocide" est une bonne première étape, mais qui ne suffit pas. Ce qui se passe à Gaza est aussi une conséquence directe de l’impérialisme occidental. La Belgique, la France, les États-Unis et d’autres puissances impérialistes financent, soutiennent et légitiment la politique coloniale d’’Israël’. Le capitalisme impérialiste s’aligne sur ‘Israël’ pour maintenir un ordre mondial qui profite aux ‘élites’ mondiales tout en écrasant les peuples opprimés. L’Europe joue un rôle fondamental dans ce soutien inconditionnel, que ce soit par des ventes d’armements, des accords commerciaux ou son silence complice face aux violations des droits humains.

 

Mais l’hypocrisie, ou plutôt la complicité, va au-delà du soutien institutionnel à ‘Israël’. Lorsque l’on refuse au peuple palestinien son droit légitime à la résistance — un droit qui, selon le droit international, inclut la résistance "par tous les moyens nécessaires" face à une occupation étrangère — on envoie le message que les Palestiniens n’ont pas droit à leur dignité humaine, à la justice, ni même à leur vie. Le droit à la résistance contre l'occupation militaire est un droit fondamental et universel reconnu par le droit international, notamment par l'Assemblée générale des Nations-Unies, et il appartient aux peuples opprimés de défendre leur territoire et leur existence par tous les moyens nécessaires, y compris la lutte armée. Refuser ce droit à la résistance aux Palestiniens, tout en continuant de soutenir une puissance occupante comme ‘Israël’, c’est participer à leur déshumanisation et à l’extension de l'oppression coloniale.

 

Et cela ne se limite pas aux frontières de Gaza. Sur le sol européen, notamment à Bruxelles, la situation des Palestiniens sans statut légal est une autre forme de déshumanisation. Nombreux sont les Palestiniens vivant dans des conditions précaires, sans statut de réfugié ou de résident, dans des rues ou des quartiers insalubres. Certains d’entre eux sont réduits à vivre dans la clandestinité, sans accès aux soins de santé, à l’éducation, et à la sécurité sociale. La Belgique, en tant que signataire de la Convention de Genève, doit absolument régulariser ces personnes sans papiers, leur accorder une protection juridique et un accès aux soins, comme cela a été fait pour les réfugiés ukrainiens. Il est impératif que la Belgique prenne des mesures concrètes pour offrir à ces Palestiniens le statut légal qu’ils méritent et garantir leur droit à une vie digne et sécurisée.

 

Ce n’est pas une faveur, c’est une obligation morale et légale. En refusant ce droit à la régularisation et à la sécurité, la Belgique se rend complice d’un système colonial et raciste, et perpétue l’injustice envers un peuple privé de ses droits fondamentaux. Il est grand temps de mettre fin à cette hypocrisie et d’agir pour la dignité et les droits humains, à la fois à Gaza et ici, en Europe.

 

Il est crucial que des organisations comme Amnesty International Belgique prennent également des actions concrètes ici, en Belgique. Au-delà de dénoncer la violence israélienne à Gaza, Amnesty doit aussi se battre pour les droits des Palestiniens vivant en Belgique dans des conditions précaires. Il est inacceptable qu’un tel oubli de la dignité humaine perdure, qu'il s'agisse du soutien continu à l’occupation israélienne ou de la négligence vis-à-vis de ceux qui fuient cette oppression pour chercher refuge ailleurs.

 

La Palestine n’est pas un "conflit", mais une lutte de libération nationale contre un régime colonial. Et tant que l’Europe continuera de soutenir ‘Israël’, Gaza continuera de brûler et les Palestiniens continueront de mourir. La lutte pour la justice palestinienne est une lutte pour la liberté de tous les peuples opprimés, et il est de notre devoir de la mener sur tous les fronts.

 

Nordine Saïdi -

05.12.24

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