!!Génocide à Gaza: J 414!! L’hypocrisie des élus politiques belges face au génocide palestinien
Critique du double discours de Petra De Sutter
Le dernier positionnement de Petra De Sutter, vice-Première ministre et ministre des Entreprises publiques en Belgique, illustre parfaitement l’hypocrisie des élus politiques belges et européens. Ces élus, prompts à condamner verbalement les crimes de guerre lorsqu’il est politiquement opportun, restent profondément complices de la mécanique coloniale et génocidaire israélienne.
Mme De Sutter aurait récemment exprimé un soutien à l'émission de mandats d’arrêt par la Cour pénale internationale (CPI) visant Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant pour leur responsabilité dans les massacres à Gaza. Bien que séduisante en surface, cette prise de parole est une façade creuse dès lors que l’on examine l’inaction totale de la ministre – et de l’ensemble du gouvernement belge – pour démanteler les infrastructures belges qui participent directement à la machine de guerre israélienne.
En effet, la CPI a annoncé, le 21 novembre, l’émission de mandats d’arrêt contre le 1er ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre des Affaires militaires, Yoav Gallant, pour des ‘crimes de guerre’ et des ‘crimes contre l’humanité’ commis dans la bande de Gaza. En écho, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Kasper Veldkamp, a confirmé l’engagement d’Amsterdam à mettre en œuvre la décision de la CPI.
Cette posture, bien qu’encourageante à première vue, dissimule des contradictions flagrantes et un manque d’engagement concret pour contrer les dynamiques coloniales et impérialistes soutenues par la Belgique elle-même.
De fait, Petra De Sutter, originaire d’Audenarde, une commune qui abrite l’entreprise OIP Sensor Systems – filiale d’Elbit Systems, l’un des plus grands fabricants d’armes israéliens – n’a jamais pris de mesures concrètes pour remettre en question la présence et les activités de cette entreprise sur le sol belge.
Selon des rapports officiels, OIP Sensor Systems a exporté en 2022 plus de 2 millions de dollars d’équipements militaires vers ‘Israël’. Ces équipements incluent notamment des lunettes de vision nocturne utilisées par des hélicoptères militaires israéliens, qui ont été testées dans le cadre d’attaques contre les Palestiniens à Gaza.
Ces exportations viennent contredire les affirmations de Freddy Versluys, patron d’OIP, qui prétend que son entreprise ne produit aucun matériel destiné à ‘Israël’. Ce déni, contredit par des preuves officielles, reflète l’opacité et l’indulgence dont bénéficie l’industrie de l’armement israélienne en Belgique.
Les déclarations de Petra De Sutter s’inscrivent dans une tradition hypocrite: afficher une opposition symbolique à l’apartheid israélien tout en évitant soigneusement toute confrontation avec les structures économiques et politiques belges qui participent au maintien de ce système colonial. David Cronin, journaliste et analyste, résume cette incohérence dans un article publié le 17 janvier 2024: «Tant que la Belgique continuera de commercer avec l’industrie israélienne de l’armement, elle restera dans le camp des oppresseurs des Palestiniens.»
La Belgique n’est pas seule dans cette posture. L’Union européenne, tout en prétendant promouvoir les droits humains, renforce ses relations commerciales avec ‘Israël’ à travers des accords tels que l’Accord d’association UE-’Israël’. Par ailleurs, elle criminalise des mouvements de résistance non-violents comme ceux des étudiants ou le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). Ce dernier est pourtant l’une des seules réponses concrètes et pacifiques face à l’apartheid israélien.
Sous le prétexte d’une diplomatie équilibrée, le gouvernement belge refuse de prendre des mesures significatives contre ‘Israël’, préférant des déclarations symboliques à des actions concrètes. Cette hypocrisie repose également sur une complicité citoyenne passive: tant que les électeurs belges soutiendront des dirigeants qui ferment les yeux sur ces injustices, la situation restera inchangée.
La Belgique est directement complice des massacres en Palestine, non seulement par son silence face aux crimes israéliens, mais aussi par son rôle actif dans le maintien de l’ordre colonial. OIP Sensor Systems et FN Herstal symbolisent cette complicité, mais d’autres collaborations existent: des universités aux entreprises technologiques belges coopèrent avec l’armée israélienne.
Pendant que des politiciens comme Petra De Sutter se félicitent de condamnations symboliques, Gaza brûle. L’indignation affichée contre Netanyahu et Gallant n’efface pas le fait que des centaines de milliers de Palestiniens ont été tués, déplacés et privés de leurs droits fondamentaux. Soutenir la Palestine aujourd’hui exige bien plus que des discours moralisateurs: il faut des actes radicaux et courageux.
Si Petra De Sutter et ses collègues souhaitent réellement défendre les droits des Palestiniens, ils doivent joindre les actes à la parole:
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Rompre totalement les relations diplomatiques et économiques avec ‘Israël’
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Mettre fin aux exportations et collaborations d’armement avec ‘Israël’
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Fermer les entreprises belges complices, comme OIP Sensor Systems, qui participent à l’occupation militaire israélienne
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Suspendre les accords économiques avec ‘Israël’, y compris l’Accord d’association UE-’Israël’
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Interdire tout partenariat scientifique ou technologique avec des institutions israéliennes impliquées dans le développement d’armes
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Reconnaître le droit à la résistance palestinienne, conformément au droit international.
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Appliquer des sanctions économiques immédiates contre ‘Israël’ et soutenir activement le mouvement BDS
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Poursuivre et enquêter sur les citoyens belgo-israéliens ayant servi dans l'armée israélienne depuis le 8 octobre 2023, particulièrement dans le cadre des opérations militaires en Palestine, afin de garantir le respect du droit international et d'examiner leur éventuelle implication dans des crimes de guerre
Les déclarations publiques de solidarité de Petra De Sutter et d’autres élus belges ne sont qu’un écran de fumée destiné à se dédouaner tout en maintenant le statu quo. La lutte anticolonialiste et antisioniste exige une confrontation directe avec les infrastructures de complicité présentes en Belgique. En tant que citoyens et militants, il est de notre devoir d’exiger des mesures radicales et de refuser l’hypocrisie des élus politiques. La solidarité véritable avec la Palestine commence ici, par l’action.
Nordine Saïdi -
22.11.24